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— Ah ! vilaine malhonnête, tu vas en avoir, je t’le promets, pour te punir de m’avoir brisé mes bouteilles. Tu savais bien c’que t’avais fait c’matin, saloperie, c’est pour ça que tu t’sauvais ; mais maintenant que je te tiens, j’vais te faire danser.

Là-dessus la commère, à mon grand étonnement, prit mon amie sous ses bras, et, en dépit de la rage de Goton qui cherche à égratigner et à ruer, elle lui lève ses robes et, sur son cul qu’elle avait fort gros, elle lui applique avec des brins d’osier une correction que je ne pus m’empêcher de trouver terrible. Goton poussait des cris épouvantables et joignait, à ces appels désespérés, des décharges postérieures non moins bruyantes. Son bourreau ne semblait faire attention qu’à la bien fouetter. Moi qui d’abord avait souffert une honte énorme à voir ainsi maltraiter mon amie, sans pouvoir m’interposer, je m’amusais maintenant à la voir ainsi se débattre, je prenais plaisir à regarder les grimaces de sa figure, les contractions de ses fesses et, dois-je le dire ? à l’entendre lâcher des pets sous les coups.