Page:Rebell - La Nichina, 1897.djvu/485

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Sardella, venait de l’engager pour nous conduire à Murano. Nous nous assîmes dans la barque, l’un à côté de l’autre, tandis que Sardella agitait l’eau pleine de scintillements et d’étincelles.

— Beau temps ! seigneur, dit-il, nous aurions le vent pour aller à Chioggia.

Le ciel était d’un bleu trempé de lait ; les blanches maisons des îles semblaient se soulever au-dessus des vagues ; de grosses voiles rouges glissaient légèrement, comme avec précaution, sur la lagune irisée.

Alors je songeai à ce que nous ferions, quand monteraient les ombres du soir, sous les tonnelles de Balthazar Giocoso, qui sait si bien accommoder, à la sauce bolonaise, les carpes de ses viviers.

FIN