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LA SAISON

Scévinus, un peu fière, enflant les narines au plaisir de se sentir belle ; elle semblait avoir dévalisé tous les joailliers de Baia tant elle était couverte d’or, d’émeraudes et de perles. Mais la vieille Juive, sans se laisser émouvoir par cet étalage, l’apostropha d’une voix de cardeuse de laine :

« Tu n’as pas honte de te pavaner ainsi un jour comme ce jourd’hui ?

— Qu’est-ce qu’il a ce jourd’hui, répliqua la jeune femme qui semblait ne pas reconnaître sa Pétronia ; il ne fait pas assez beau pour toi, peut-être ? Vieille chouette ! Tu n’as donc pas vu le soleil ?

— Malheureusement si, je l’ai vu, et j’ai vu aussi ce qu’il a éclairé. C’était du propre ! J’en ai rougi.

— Je ne croyais pas que tu avais