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À BAIA

visage de bronze était encadré d’une barbe qui ressemblait à un balai d’épines, et de cheveux longs, humides de sueur, plaqués sur la peau, pareils à des cheveux de noyé. Ses yeux s’éveillaient, viraient, s’agitaient, puis se terraient sous d’énormes sourcils comme une belette dans son trou. Il avait l’air de dormir, ou de rêver tout éveillé, ou, encore, de comploter quelque projet terrible. Un masque, te dis-je ! figure-toi le masque d’Ambivius Turpio, lorsqu’il joue le soldat fanfaron, mais un masque porté par des épaules d’Atlas et surmontant un long manteau, roussâtre, brunâtre, jaunâtre : ça n’a plus de couleur tant c’est âgé. On dirait qu’un pécheur généreux a donné à Paulus, pour le vêtir, un morceau d’une voile