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À BAIA

des hommes dont ses lèvres n’ont rien ignoré jadis. On la peindrait ! Elle exhale toujours son ancienne odeur d’herbe sauvage que nous lui pardonnions avant l’atteinte des années, mais qui est aujourd’hui insupportable.

En vérité j’eusse souhaité meilleure compagnie, par malheur je n’avais pas le choix ; et je pensai qu’une mémoire complaisante pouvait encore embellir celle-ci. Elle quittait Scévinus. Je ne lui parlai qu’un instant ; toutefois j’éprouvai, à la revoir, assez de plaisir pour désirer lui parler de nouveau. Dérouler avec une imagination mûre et experte de belles années passées, cela ne vaut-il pas autant que d’en vivre de nouvelles avec de jeunes et maladroites écervelées ?