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Page:Rebière - Mathématiques et mathématiciens.djvu/188

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ordinaires ne régissent pas seules, elle varie ses prescriptions d’après le tempérament et l’esprit du malade ; le droit lui-même laisse beaucoup à l’appréciation du juge, parce que nos codes, malgré leur étendue, ne peuvent pas prévoir tous les cas, toutes les circonstances.

Je veux parler en second lieu des questions toutes de nuance et d’impression personnelle : de certains sentiments qui naissent et grandissent mystérieusement dans l’âme, de l’art qui choisit et épure les belles réalités, du goût individuel, de la poésie. Il faut laisser en paix l’humanité, croire, espérer, rêver. N’allez pas criant à tout propos et hors de propos : Pourquoi cela ? Qu’est-ce que cela prouve ? Mot de je ne sais quel mathématicien après la lecture de l’Iphigénie de Racine. Lorsque votre imagination s’éveille, laissez-la voler à sa fantaisie. Ne prenez pas de grosses balances pour peser des toiles d’araignée.

Ces idées dont j’ai fait deux classes et qui, pour des motifs différents, échappent à la déduction formelle, ont leur grande importance, leur irrésistible attrait ; vous vous garderez de les dédaigner, comme incertaines ou futiles. Pascal a tort d’affirmer que « ce qui passe la géométrie nous surpasse. »

Quelques-uns ont une estime outrée, exclusive, pour la forme du raisonnement en mathématiques, forme concise, sèche, nerveuse et tout à fait déplacée dans beaucoup de questions susceptibles pourtant de précision. Du reste, la rigueur est dans le fond même du raisonnement, et, s’il est faible, vous aurez beau le