Page:Rebière - Mathématiques et mathématiciens.djvu/428

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

s’ils étaient restés en place ; ils avaient vu un lever et un coucher de soleil de moins. De même les voyageurs qui font le tour du monde vers l’est tournent une fois de plus qu’un point fixe du globe autour de l’axe terrestre, et comptent un jour de plus.

Pour éviter les erreurs de ce genre, il est de règle dans la navigation d’avancer ou de retarder la date d’un jour lorsqu’on franchit le 180e degré de longitude vers l’ouest ou vers l’est : le méridien qui répond à cette longitude s’appelle ligne de démarcation.

On lit dans Le tour du monde en 80 jours, de Jules Verne :

Phileas Fogg avait « sans s’en douter » gagné un jour sur son itinéraire, — et cela uniquement parce qu’il avait fait le tour du monde en allant vers l’Est, et il eût au contraire perdu ce jour en allant en sens inverse, soit vers l’Ouest.

En effet, en marchant vers l’Est, Phileas Fogg allait au-devant du soleil, et, par conséquent, les jours diminuaient pour lui d’autant de fois quatre minutes qu’il franchissait de degrés dans cette direction. Or on compte trois cent soixante degrés sur la circonférence terrestre, et ces trois cent soixante degrés multipliés par quatre minutes, donnent précisément vingt-quatre heures, — c’est-à-dire ce jour inconsciemment gagné. En d’autres termes, pendant que Phileas Fogg, en marchant vers l’Est, voyait le soleil passer quatre-vingts fois au méridien, ses collègues restés à Londres ne le voyaient passer que soixante-dix-neuf fois. C’est pourquoi, ce jour-là même, qui était le samedi et non le