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Page:Rebière - Mathématiques et mathématiciens.djvu/472

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« Pour entrer en communication avec les habitants de Mars, il faut leur photophoner : « Êtes-vous là ? » Et puis… il faut aussi qu’ils y soient et qu’ils comprennent.

Déjà Mars communique avec la Terre, par l’attraction et par la lumière. Les astronomes analysent ces deux ordres de communication. Ce que l’on pourrait souhaiter maintenant et ce qui arrivera probablement quelque jour, ce serait un mode plus subtil, plus humain.

L’idée n’a rien d’absurde en elle-même, et elle est peut-être moins hardie que celle du téléphone, du phonographe, du photophone et du cinétographe. Elle a été émise, pour la première fois, à propos de la lune.

Un triangle tracé sur le sol lunaire, par trois lignes lumineuses, de douze à quinze kilomètres chacune, serait visible d’ici, à l’aide de nos télescopes. Nous observons même des détails beaucoup plus petits, par exemple les singuliers dessins topographiques remarqués dans le cirque lunaire auquel on a donné le nom de Platon. Donc, un triangle, un carré, un cercle de cette dimension, construits par nous sur une vaste plaine, à l’aide de points lumineux, soit pendant le jour en réfléchissant la lumière solaire, soit pendant la nuit, à l’aide de la lumière électrique, seraient visibles pour les astronomes de la Lune, si ces astronomes existent, et s’ils ont des instruments d’optique équivalents aux nôtres.

La suite du raisonnement est des plus simples. Si nous observions sur la lune un triangle correctement construit, nous en serions quelque peu intrigués, nous croirions avoir mal vu, nous nous demanderions si le hasard des formations géologiques et sélénologiques