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NOTES.

réfutations satisfaisantes. La gravure représente le dieu Indrâ tenant à la main une branche de lotus, parce que l’éther [l’air] ne contribue pas foiblement à la production des choses.

Nous avons parlé précédemment des cieux inférieurs, parce que les Hindous établissent deux cieux. À la tête du premier est placé le Soleil, le plus grand dieu des Hindous, et le roi du ciel, avec ses conseillers et ses contemplateurs, qui sont les planètes, et sa femme, la Lune. Les planètes sont les mounis [huissiers], qui obéissent au Soleil ; elles ont des disciples qui leur sont soumis, qu’elles éclairent et dirigent. Les anciens Hindous professoient donc le sabéisme, ou adoration des astres, aussi-bien que les Égyptiens, chez qui les Grecs l’ont puisé, pour le dénaturer à leur manière.

Le ciel inférieur, nommé Sorga, est le domaine d’Indrâ, qui gouverne les petits dieux, nommés Dêva (au pluriel, Dêvagael) : le nombre de ceux-ci ne s’élève pas à moins de trois cent trente-deux millions. Ils ne sont ni impeccables ni immortels ; car Indrâ peut les chasser du ciel, et les reléguer sur la terre, pour habiter des corps d’hommes et d’animaux, suivant l’exigence des cas. Le nombre de nativités et de morts est toujours proportionné aux fautes. Ce dieu a des danseurs particuliers nommés Kinnara, et des danseuses nommées Apsara, qui répondent aux پري péry ou fées des anciens Persans, aux حور العين. hhoùr êl-a’yn [belles aux yeux noirs] des Musulmans, connues chez nous sous le nom de Houris. Voyez le Systema Brahmanicum, &c. p. 180-185 ; Hymn to Indra, dans le t. II, p. 1 52, de YAsiatick Miscellany, édit, de Calcutta, et dans le t. VI, p. 337, des Works of sir Wiil. Jones.

(38) Ce mot signifie descente. « Ce dieu (Vichnou), dit le Bagavadam (page 264), ce dieu, qui est invisible et sans corps, tout-puissant et infini, s’incarne et prend ainsi des formes relatives aux circonstances pour lesquelles il se métamorphose. Le motif de ces apparitions est toujours de remettre en vigueur la pratique des vertus relâchées, et de détruire ou de réprimer la méchanceté parvenue à son comble. Celui qui a donné l’être à toutes choses, peut prendre telle figure ou telle forme qu’il lui plaît. » Ce passage est parfaitement conforme au discours même de Vichnou dans le Bhaguat Guîtâ, que l’on trouvera dans la note a p. 173 du tome II de cette collection. Voyez en outre, sur cette partie intéressante de la mythologie indienne, the Bhaguat-Geeta, or Dialogues of Creeshna and Arjoon, &c.