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Page:Recherches asiatiques, ou Mémoires de la Société établie au Bengale, tome 1.djvu/398

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NOTES.

de ces particules sont la réponse de l’interrogative HOUM, que les Malabars prononcent AMÒ. Ainsi, à l’époque de la création du monde, le dieu Ichvara, ou Îśouara [le Seigneur], dit à son épouse Chakti, c’est-à-dire, la Puissance et « la Vertu, car telle est la signification de ce nom : Houm ; c’est-à-dire, voulez-vous, est-ce qu’il ne faut pas créer le Soleil, adorer Vichnou ou l’eau, adorer Sîva ou le feu Chakti, la déesse Puissance ou Vertu, laquelle est aussi la Nature universelle, épouse du Créateur, nommé Ichvara ou Isouara, répondit : ÔM, oui, volontiers, j’y consens, &c., que l’on adore Sîva ou le feu, &c. Le dieu reprit : Houm mani padme [L’enfant ou le lingam n’est-il pas dans le lotus] ! — ÔM, répondit Chakti ; c’est-à-dire, oui, le lingam ou l’enfant est dans le lotus, dans yoni, la matrice de la nature ou la déesse Bhavânî. » Telle est donc la véritable et exacte signification de la particule interrogative HOUM, et de l’affirmative ÔM, qui ont donné lieu à bien des suppositions et des rêveries de la part de plusieurs savans Européens. On peut en voir l’énumération exacte, accompagnée de la réfutation, dans le Sidharubam, seu Grammatica Samscrdamica du P. Paulin de Saint Barthélemi, pag. 53-59. Voyez aussi Wilkins Notes on the Bhaguat-Geeta, p. 142, édit. in-4.°

(64) Si ma note précédente ne me paroissoit pas suffisante pour détruire entièrement cette conjecture, il me seroit aisé d’en ajouter ici une autre bien plus étendue, pour prouver que, d’après Jablonski, le monosyllabe égyptien ΩΝ ôn suivant l’orthographe des Grecs, que nous avons copiée, ou אן ân suivant celle des Hébreux, est une syncope du mot ⲟⲱⲟⲉⲓⲛ voein, ou ⲟⲉⲓⲛ oein, qui, en dialecte ssa’ydyque, désigne la lumière : par une onomatopée fort naturelle, on a donné ce nom au soleil et même à la ville qui lui étoit particulièrement consacrée, comme nous le voyons par ce passage grec et qobthe de la version des Septante, qui ne se trouve pas dans l’hébreu : Καὶ Ὢν, ἥ ἐστιν Ἡλιούπολις ⲛⲉⲙ ⲱⲛ ⲉⲱⲉ ⲩⲃⲁⲕⲓ ⲙⲫⲣⲏⲱⲉ [Et ÔN, qui est la ville du soleil], Exod. lib. i. Nous savons en outre très-positivement que le nom du soleil en égyptien ancien et moderne est ⲣⲏ re, et, avec l’article, ⲡⲣⲏ pre, et ⲡⲓ ⲣⲏ pi-re, que l’on retrouve dans le nom de Putiphar, corruption de l’égyptien ⲡ-ⲝⲟⲛⲧ-ⲙⲫⲣⲏ [p-hont-mphre, grand-prêtre du soleil]. En effet, la Genèse, xli, 45, 50, nous apprend qu’il étoit כֵהַן אֽן Kohen ân, grand-prêtre, à Héliopolis ; et elle le nomme פוֹטִפֶירַע Poùthypherà. Voyez Jablonski, Pantheon Ægyptiorum, in prolegom. XVIII, tom. I, pag. 137-139 ; Lacroze,