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Page:Recherches asiatiques, ou Mémoires de la Société établie au Bengale, tome 1.djvu/415

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NOTES.

دريا در شـــود (Ayïn Akbery, p. 150 verso de mon manuscrit.) Les géographes chinois ne sont pas beaucoup plus satisfaisans, si l’on en juge par l’extrait donné par M. Amiot dans son ouvrage intitulé Introduction à l’histoire des peuples tributaires de la Chine, à l’article Ya-lou-tsang-pou-kiang, tome XIV, page 177, des Mémoires concernant les Chinois, ce Cette rivière, disent les géographes de l’empereur, prend sa source à l’ouest du Tsang, au nord-ouest de Tchouo-chou-te-pou-to, à la distance d’environ trois cent quarante lys de la montagne Ta-mou-chou-kodca-pa-chan, Elle reçoit plusieurs ruisseaux avec lesquels elle coule l’espace d’environ deux mille cinq cents lys, » après quoi elle passe au nord de Ka-mou-pa-Ia-ling, entre les terres des Ouei [le Tibet proprement dit, dont la capitale est Lhassa], va au nord-est de la ville de Ge-ka-eulh-koung-ka-eulh-tcheng ; elle se jette dans la rivière de Ka-eulh-tchao-mou-loung-kiang. Ces deux rivières coulent dans un même lit l’espace de douze cents lys vers le sud-est, passent au midi des Ouei [le Tibet], dans le royaume de Lo-ha-pou-tchan [le Boutan], tournent ensuite vers le sud-ouest, entrent dans le royaume de Ngo-no-té [le Bengale], d’où elles se jettent dans la mer du Sud [le golfe du Bengale]. »

Je dois convenir que je n’aurois jamais reconnu le Brahmâ-poutre dans l’article ci-dessus, si je n’eusse appris par M. Rennell que c’étoit la même rivière que celle qui est indiquée dans la Description de la Chine du P. du Halde, sous le nom de Yarou-tsan-pou ou dsan-pou. Ce dernier mot a le même sens que Ganga ڪَنكَ dans l’Hindoustan, et désigne en général toutes les grandes rivières ; mais on l’applique plus particulièrement à celle qui nous occupe. C’est ainsi qu’à la Chine le mot kiang, qui signifie fleuve, désigne spécialement le grand fleuve Yang-tse-kiang, qui partage ce vaste empire. Je n’ai pu découvrir d’après quelle autorité M. Jones a avancé que san-pou signifie bonheur suprême, Le savant missionnaire que nous venons de citer, ignoroit dans quel endioit se décharge le Tsan-pou, et avoit cependant conjecturé que son embouchure devoit être dans le golfe du Bengale. Les Anglois se sont convaincus de la vérité de cette conjecture. Outre les noms que nous venons de citer, le même fleuve porte ordinairement au Tibet celui d’Erechoumbou. Voyez Description de la Chine par du Halde, t. IV, p. 584-585, édit, in-4.° ; Rennell’s Memoir for a map of Hindoostan, p. 275-278 ; Turner’s Embassy to Tibet, p. 297, édit. in-4.°, et t. II, page 67, de la traduction française ; et ci-après, t. II, p. 217, note A ; Jone’s Hymn to Ganga, dans l’Asiatick Miscellany, t. I, p. 257, et t. VI, p. 383, de ses Œuvres.