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Page:Reclus - Étude sur les dunes, 1865.djvu/8

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que s’il eût été creusé de main d’homme ; mais du côté qui fait face à l’intérieur des terres, les sables s’entassent graduellement, et si l’on ne les déblayait, ils ne manqueraient pas de s’élever bientôt à la hauteur du toit.

Sur le plateau faiblement ondulé qui s’étend au pied des grandes pyramides d’Égypte, on peut étudier aussi les mêmes phénomènes. Les vents d’est et de nord-est qui viennent frapper la face orientale de chacune de ces énormes masses, rebondissent en arrière et, développant sur le sol leurs ondes réfléchies, ne permettent pas au sable de se déposer sur les degrés inférieurs de l’édifice ; c’est à une certaine distance seulement, à l’endroit précis où le courant répercuté est neutralisé par les masses d’air venues directement de l’est que se dresse le renflement de la dune[1]. À l’occident de la pyramide, au contraire, un long talus de sable, plus ou moins incliné, vient s’appuyer à la base du monument lui-même.

Figure 3

Lorsque le travail de l’homme n’intervient pas pour arrêter le progrès des dunes formées sur le rivage de la mer, ces divers obstacles qui ont déterminé l’accumulation

  1. Au pied des falaises de la Ligurie où les sables s’accumulent en dunes, on voit aussi une espèce de fosse entre les rochers et les amas mobiles.