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tour d’un grand plateau central de fleuves simples au nord, binaires au sud et à l’est.

L’Europe, par un rayonnement de fleuves simples autour d’un massif de montagnes.

L’Amérique septentrionale, par un rayonnement de fleuves autour de trois centres, dont deux, massifs élevés d’une chaîne de montagnes, sont reliés par le troisième, situé dans une élévation des plaines.

L’Amérique méridionale, par le croisement de deux bassins transversaux l’un à l’autre et l’union continue des systèmes de fleuves.

L’Afrique, par l’indépendance de ses fleuves et leur pauvreté d’affluents.

L’Australie, par la rareté des fleuves et la périodicité de leur existence.

C’est ainsi que la forme de chaque continent et les phénomènes climatiques qui leur sont propres ont déterminé la naissance de fleuves modelés sur un même type dans chaque partie du monde. Tous les corps continentaux différant les uns des autres, il a fallu que le système circulatoire de chacun d’eux fût organisé de manière à s’harmoniser parfaitement avec la forme du corps qu’ils devaient vivifier.

La masse d’eau reçue par l’Atlantique est beaucoup plus considérable que celle qui se déverse dans le grand océan Pacifique ; ce fait est une conséquence nécessaire de la disposition annulaire des continents américains, dont la pente tournée vers le Pacifique, est à peu près dix fois moins large en moyenne que le versant de l’Atlantique sa contre-pente. C’est dans le double continent américain surtout que les campagnes inclinées