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Page:Reclus - Correspondance, tome 1.djvu/186

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À sa Mère.


Paris. Sans date, peut-être février 1858.
Chère mère,

Nous n’avons pas le droit de nous plaindre de ton long silence, car nous aussi sommes restés bien longtemps sans te donner signe d’existence, mais notre vie est si calme et uniforme que les semaines s’écoulent pour nous avec autant de rapidité que les jours ; nos habitudes sont tout à fait bourgeoises, et c’est à peine si nous nous apercevons de la marche du temps.

Aucun changement n’a encore eu lieu dans notre position. Je donne toujours des leçons chez M. Fézandié, mais je n’ai trouvé encore qu’une seule leçon particulière de géographie à donner par semaine. On me la paie 5 francs le cachet, de sorte que j’ai à la fois le plaisir de m’occuper de géographie et d’aider à faire bouillir la marmite.

J’ai fini depuis longtemps le travail de géographie dont je t’avais parlé, et j’ai été le présenter à M. Maltebrun, secrétaire de la Société de Géographie. Celui-ci m’a fait inscrire sur l’ordre du jour pour lire quelques