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Page:Reclus - Correspondance, tome 1.djvu/28

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m’installerai. Pour le moment, je suis Lehrer[1] dans la seconde chambre, mais seulement pour tenir la place d’un frère qui n’est pas encore venu de Herrnhut. Je donne deux leçons de français par jour et tiens une heure d’études. Cependant toutes ces dispositions me paraissent ne pas être définitives et je suis à la merci du premier coup de vent. Heureusement que ce coup de vent ne peut pas m’emporter.

Je n’ai pas voulu vous écrire avant d’être à Neuwied où je ne suis que depuis hier soir. Le passeport qu’on m’avait donné à Sainte-Foy était comme nul et non avenu, de telle sorte que, sans la bienveillante protection de M. Schloessing, j’aurais dû revenir à Paris pour faire signer mes papiers ou bien encore passer la frontière comme les contrebandiers. Mais il m’a fallu rester jusqu’à mercredi matin à Strasbourg où j’ai eu le plaisir de voir mon frère et d’admirer la cathédrale.

Que Dieu vous bénisse et vous garde !

Votre fils bien aimé,
Élisée.


  1. Professeur.