Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/115

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raît la fontaine, la plus discrète de toutes, qui jaillit au fond même du ruisseau et que reconnaît seulement l’observateur studieux de la nature. Au milieu de l’eau transparente, on ne saurait distinguer la colonne liquide de la source qui s’élève, mais elle ne s’en révèle pas moins par les ondulations des herbes que caresse son onde ascendante, par les bulles d’air qui s’échappent du sable et viennent éclater à la surface, par les bouillonnements silencieux qui se produisent sur la nappe de l’eau et se propagent au loin en rides graduellement affaiblies.

Inégales par le volume et par le paysage qui les environne, les fontaines ont aussi la plus grande diversité dans leur teneur en substances minérales, car toute pure que l’eau de la source paraisse à nos regards, elle n’est pas seulement, comme nous l’enseigne la chimie, une combinaison de deux corps simples, l’hydrogène, qui forme, dit-on, les immenses tourbillons des nébuleuses lointaines, et l’oxygène, qui pour tous les êtres