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Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/117

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et plus heureux ; toutefois, c’est avec un sentiment de joie que nous nous promenons sur les bords inviolés de notre Pactole inconnu de la foule et que nous y retrouvons la solitude et le silence, comme aux premiers jours où nous y avons vu briller la parcelle d’or. Dans les environs, il n’existe heureusement qu’un seul chercheur de pépites, vieux géologue qui montre avec orgueil quelques grains brillants contenus dans une boîte en carton : c’est là tout le fruit de ses longues recherches.

Une autre source, voisine du petit Eldorado, est bien autrement prodigue en paillettes éclatantes. C’est une eau qui s’échappe de roches micacées et qui en apporte les débris à la lumière. Les paillettes, que le courant fait rouler sur le fond, tourbillonnent un instant sur elles-mêmes, puis se déposent à plat sur d’autres lamelles, de sorte qu’on en voit toujours luire le reflet sous l’eau frissonnante. Les enfants du voisinage aiment dans leurs jeux à venir puiser à pleines mains dans ce sable brillant ; ils entassent par mon-