Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/129

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reur, elle s’élance en sursaut et pousse de grands cris.

Autrefois c’était aux sorciers et aux devins habiles de montrer aux malades la source où ils trouveraient la guérison ou allègement de leurs maux : aujourd’hui les médecins et les chimistes, remplaçant les magiciens du moyen âge, nous indiquent avec plus d’autorité l’eau bienfaisante qui nous rendra les forces et nous donnera une seconde jeunesse. Quand la science sera faite et que l’homme, sachant parfaitement quel doit être son genre de vie, saura en outre quelles eaux, quelle atmosphère conviennent à la guérison de ses maux, alors nous pourrons jouir de la plénitude de nos jours et prolonger notre existence jusqu’au terme naturel, pourvu que notre état social ne soit pas toujours de nous entre-haïr et de nous entre-tuer. En Arabie, les fanatiques souverains des Wahabites faisaient boucher soigneusement toutes les fontaines thermales et minérales, de peur que leurs sujets, assurés de la vertu de ces eaux jaillissantes,