Aller au contenu

Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dangers dans l’espoir de le trouver ? C’est que rien ne paraissait plus impossible à ceux qui avaient vu s’accomplir les merveilles de la Renaissance. En Italie, des savants avaient su ressusciter le monde grec avec ses penseurs et ses artiste ; dans la brumeuse Germanie, des magiciens avaient trouvé le moyen de faire écrire le bois et le métal ; les livres s’imprimaient tout seuls, et le domaine sans fin des sciences s’ouvrait ainsi à la masse du peuple, jadis condamnée aux ténèbres ; enfin, les navigateurs génois, vénitiens, espagnols, portugais avaient fait surgir, comme une seconde planète attachée à la nôtre, un continent nouveau avec ses plantes, ses animaux, ses peuples et ses dieux. L’immense renouvellement des choses avait enivré les esprits ; le possible seul paraissait chimérique. Le moyen âge s’enfuyait dans le gouffre des siècles écoulés, et, pour les hommes commençait une nouvelle ère, plus heureuse et plus libre. Ceux d’entre eux qui étaient affranchis par l’étude comprenaient que la science, le