Aller au contenu

Page:Reclus - L’Évolution, la révolution et l’idéal anarchique.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
237
et l’idéal anarchique

tions, se demandant pour chaque réforme si, oui ou non, elle assurera le pain. Les diverses formes d’impôt, progressive ou proportionnelle, les laissent froids, car ils savent que tous les impôts sont, en fin de compte, payés par les plus pauvres. Ils savent que pour la grande majorité d’entre eux fonctionne une « loi d’airain », qui, sans avoir le caractère fatal, inéluctable qu’on lui attribuait autrefois, n’en présente pas moins pour des millions d’hommes une terrible réalité. En vertu de cette loi le famélique est condamné, de par sa faim même, à ne recevoir pour son travail qu’une pitance de misère. La dure expérience confirme chaque jour cette nécessité qui découle du droit de la force. Même quand l’individu est devenu inutile au maître quand il ne vaut plus rien,