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et l’idéal anarchique

rent abolis par les Chambres anglaises, les grands propriétaires dont les votes diminuaient leurs propres ressources ne s’étaient que très péniblement laissé convertir à la cause du bien public ; mais, en dépit d’eux-mêmes ils avaient fini par se conformer aux injonctions directes de la multitude. D’autre part, lorsque, en France, Napoléon III, secrètement conseillé par Richard Cobden, établit quelques mesures de libre échange, il n’était soutenu ni par ses ministres, ni par les Chambres, ni par la masse de la nation : les lois qu’il fit voter par ordre ne devaient donc pas subsister, et ses successeurs, confiants dans l’indifférence du peuple, saisirent la première occasion pour restaurer les pratiques de protectionnisme et presque de prohibition, au profit des