Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 1, Librairie Universelle, 1905.djvu/461

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
439
empire des perses

Athènes : il a perdu toute mémoire de Marathon. Alors, comme de nos
bas-relief du palais de darius
jours, l’histoire racontée au point de vue patriotique ignore volontiers les défaites et les remplace, dans les documents officiels, par des victoires douteuses. D’ailleurs, le souverain, entouré de courtisans, pouvait vraiment croire que des batailles livrées à une extrémité si lointaine de son puissant empire s’étaient terminées conformément à sa gloire, et certes, il ne se doutait guère du sens profond que la postérité attacherait un jour à ses conflits avec le petit peuple grec. Il faut aussi l’avouer, quoique les victoires de Miltiade et de Thémistocle nous emplissent d’orgueil et symbolisent à nos yeux le travail de la pensée libre et de l’initiative personnelle, cependant c’est aux Perses, par le bras même d’Alexandre, que finalement resta la victoire.

Mais bien avant les batailles décisives qui réglèrent la situation entre les Hellènes et les Iraniens, d’incessants contacts et des relations commerciales très actives avaient mis les deux civilisations en relations