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journal de la commune

avoir attaqués… Qu’ils affichent après leur défaite des bulletins de victoire, qu’ils s’arment de fausses nouvelles et d’indignes calomnies, le Gouvernement ne s’en étonne pas. Mais il doit dénoncer à l’opinion publique, pour la mettre en garde, les mensonges qu’il méprise et en dépit desquels la lumière se fera. C’est aux honnêtes gens de toutes les opinions qu’il fait appel, car le mensonge pas plus que la spoliation et l’assassinat, ne peut être d’aucun parti politique. »

Il n’y a qu’un homme qui en appelait plus fréquemment à l’opinion publique que M. Thiers, l’homme des orgies du château de Grandval, qui affirmait plus bruyamment sa sincérité et plus effrontément étalait sa candeur, cet homme, c’est l’empereur, Louis-Napoléon Bonaparte.

Toujours pour éclairer l’opinion publique, le gouvernement versaillais vient de lancer deux proclamations, répandues à plusieurs millions d’exemplaires et qu’on affiche dans nos trente-six mille communes. L’une feint de s’adresser à Paris, mais aucun parlementaire ne la lui a apportée, aucun héraut ne la lui a remise, même au bout de son épée ; c’est la moins importante, elle est datée du 10. L’autre du 9, est adressée à la France ; c’est la grosse pièce, un nouveau réquisitoire contre Paris, un mémoire d’accusateur public, dans lequel, pour la dixième fois, l’histoire de la commune est racontée par M. Thiers sous des traits de plus en plus noirs ; quant à l’adresse aux Parisiens, son auteur se trahit dès la première ligne : M. Favre, hautain et flatteur, pompeux et larmoyant, crachant le miel et l’acétate de morphine.

… « Au milieu des mortelles douleurs d’une lutte aussi insensée que criminelle, nous voudrions qu’il nous fût possible de faire entendre notre voix à la population de Paris, d’invoquer la raison, les bons sentiments de ceux que n’égare pas une inexplicable passion. Comment cette majorité considérable, saine, sensée, ne s’est-elle pas réunie pour faire justice de la poignée d’agitateurs ?…

… « Qui le croirait ? Cette Assemblée elle-même, issue du suffrage universel, représentant dans son essence le principe républicain (!) est l’objet des attaques les plus