et de Bordeaux avaient fait entendre leurs remontrances. Celles de Toulouse délibéraient le 21 avril :
« En présence de la lutte fraticide depuis trop longtemps engagée entre les troupes de Versailles et les gardes nationaux de Paris, la franc-maçonnerie manquerait au plus sacré de ses devoirs si elle restait impassible et muette.
« Au nom de la Fraternité, au nom de la Liberté, au nom de la République, elle conjure les combattants de désigner immédiatement des délégués chargés de mettre fin à une guerre qui déshonore la patrie et met le comble à ses douleurs.
« Il est un terrain de conciliation sur lequel tous les citoyens honnêtes peuvent et doivent s’entendre. L’Assemblée nationale ne pourrait-elle pas déclarer franchement (?) qu’elle est déterminée à maintenir la République ? Ne devrait-elle pas revenir sur la loi Municipale votée le 14 avril courant, et donner à toutes les communes de France une garantie de leur autonomie en confiant l’élection des maires et adjoints aux conseils municipaux ? Elle leur donnerait ainsi la certitude qu’en ce qui concerne leur budget particulier et leur administration intérieure, elles seront complètement indépendantes du pouvoir central.
« De son côté, la Commune de Paris ne devrait-elle pas répudier énergiquement toute usurpation sur le gouvernement de la France ?
L’amnistie la plus large interviendrait pour effacer autant que possible la trace de nos malheureuses discordes… »
Le Réveil du Peuple raconte dans un vibrant article la réunion du Châtelet :
« La Franc-Maçonnerie se réveille et secoue le lourd sommeil dans lequel elle était plongée. Fidèle à son drapeau, elle a tenté la conciliation. Ses délégués ont vu anéantir sans discussion leurs projets fraternels. Ils sont revenus navrés, le cœur saignant ; ils ont vu que les cafards, laïques et jésuites à robe courte, veulent tous la Révolution en massacrant ceux qui luttent pour la revendication des libertés françaises. Rendant compte de leur échec à Versailles, les délégués ont retracé le hideux spectacle des rages furieuses de nos bombardeurs. ....
« Hommes de paix, s’est écrié le vieux proscrit, frère