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journal de la commune

tend naturellement ; d’ailleurs, c’est un droit qui n’appartiendrait qu’à une Assemblée constituante.

L’Assemblée nationale est une des plus libérales qu’ait nommées la France. On ne la connaît pas assez. Elle est grandement favorable aux libertés communales ; lors du vote de la loi électorale dernière, elle a admis le principe de l’extension des attributions municipales.

Mais, aujourd’hui, elle ne peut rien faire de plus dans cette voie. C’est par l’usage du suffrage universel que vous possédez, que vous arriverez à établir et consolider les franchises que vous demandez.

On n’aperçoit pas de moyens de conciliation possible entre un gouvernement légal, issu d’élections libres, comme la France n’en avait pas eues depuis quarante ans et des coupables qui ne représentent que le désordre et la rébellion et sont pour les trois quarts des étrangers.

Quant à mes sentiments d’humanité, a dit M. Thiers, et à la générosité du gouvernement, on ne peut en douter. Les prisonniers que nous avons faits sont sur le littoral de la France, nourris comme nos soldats ; les blessés de l’insurrection sont soignés dans nos hôpitaux à Versailles avec la même sollicitude que les nôtres.

L’État nourrit le tiers au moins de la population de Neuilly, et parmi ceux que nous assistons se trouvent des hommes ayant combattu contre nous.

Tous les combattants de la Commune qui déposeront les armes auront la vie sauve et la liberté assurée ; je continuerai le paiement de l’indemnité qu’ils ont touchée jusqu’ici dans la garde nationale en attendant la reprise du travail.

Je n’excepte de l’oubli que je promets que les assassins des généraux Clément Thomas et Lecomte, et ceux qui pourront être à juste titre considérés comme complices de ces crimes par inspiration ou assistance, c’est-à-dire un petit nombre d’individus. En tout cas, aucune poursuite ne sera exercée en dehors des voies légales.

Je consentirais pour répondre à l’appel que vous faites à mes sentiments d’humanité, à laisser aux révoltés une porte libre pendant deux, trois ou quatre jours, afin de leur donner la faculté de sortir de Paris et de chercher un refuge en dehors du territoire.

J’autorise la commission à donner connaissance aux