Page:Redon - À soi-même, 1922.djvu/15

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ancienne a été reprise, transformée, raturée. D’autres sont répétées sous une forme presque identique.

Tels qu’ils sont, ces carnets devaient servir à la rédaction du livre qui n’a pas été écrit. Mme Odilon Redon en a tiré la matière de ce volume qui offre, dans le désordre même des dates qui ont pu être fixées, une unité qui s’impose par une constante élévation de la pensée et par une pénétration toujours plus profonde des merveilles de l’art.

Sa haute conscience, son métier sûr font d’Odilon Redon l’un des Maîtres dignes de la glorieuse lignée de ceux pour lesquels l’art était un sacerdoce et non pas une carrière avantageuse. Ayant accompli sa tâche malgré tous les obstacles et reçu la récompense de son acharnement à perfectionner son art, après ce bel exemple d’une vie d’artiste noblement remplie, il nous offre ici ses pensées, comme une dernière gerbe de ces fleurs rayonnantes d’une vie surnaturelle et riante qu’il lui plût de créer au déclin de ses jours.

Jacques MORLAND.