Page:Regnaud - La Langue et la littérature sanscrites.djvu/24

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comme une autre forme des manuscrits carbonisés d’Herculanum et de Pompéï, et ne sommes-nous pas exposés de nos jours, à propos de cet héritage, aux déceptions que les papyrus frustes ou insignifiants des cités ensevelies au pied du Vésuve ont causées aux savants de la fin du siècle dernier ? La philologie sanscrite est-elle digne, enfin, de la peine et du temps que nous y consacrons, et, pourquoi ne pas le dire, de l’argent que les gouvernements emploient à en favoriser les progrès ?

Disons-le sans hésitation, on aurait absolument tort de s’arrêter à de pareilles craintes. Bien au contraire, les études sanscrites, on peut l’affirmer, ont porté déjà ou promettent des fruits qui, particulièrement au point de vue de la linguistique, de la littérature et de la philosophie, ou de ce qu’on pourrait appeler l’archéologie morale et intellectuelle de la race aryenne, consacrent et encouragent l’intérêt qu’elles provoquent, les efforts qu’elles exigent et les créations scientifiques auxquelles elles ont donné naissance. Un rapide exposé des résultats qu’elles ont produits ou qu’elles permettent d’attendre en fournira la preuve.