Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v1.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXVII
PRÉFACE.

dans l’Inde 1500 ans auparavant. MM. Méry et Gérard de Nerval arrangèrent à cet effet en la réduisant à cinq actes la Mricchakatikâ, qui fut représentée pour la première fois à l’Odéon sous le titre du Chariot d’enfant, le 13 mai 1850. La facilité de Méry comme versificateur et adaptateur, l’enthousiasme de Gérard de Nerval pour tout ce qui venait de l’antique Orient, valurent à ce pastiche un vernis de couleur locale entremêlée, il est vrai, de bien des tons faux, mais dont il fallait pourtant tout le talent des auteurs pour produire l’illusion, étant donnés leur profonde ignorance de l’œuvre originale et du milieu qui l’avait vu naître, et le peu de limpidité de la source où il leur avait été donné d’en emprunter l’image. Toujours est-il que le Chariot d’enfant eut un certain succès, constaté par une vingtaine de représentations consécutives dans une saison peu favorable aux pièces nouvelles et dans une année moins favorable encore à l’art en général. Les critiques, dont quelques-uns craignaient d’être dupes d’une mystification, mais qui, pour la plupart, s’étayèrent de l’autorité de Wilson auquel ils empruntèrent les principaux éléments de leurs comptes-rendus, furent généralement bien impressionnés, et Théophile Gautier, l’ami personnel des au-