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Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v1.djvu/62

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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

rouge attaquée par la sape, surpassez en éclat les boutons d’un bouquet de lotus rouges (26) ? »

Samsthânaka. — Arrête ! Vasantasenâ, arrête !

« Tu as porté au paroxysme mon délire, ma passion, mon amour ; pendant la nuit tu chasses le sommeil loin de la couche où je repose. Mais tu t’enfuis (27), et dans l’épouvante qui fait trébucher tes pas et les rend chancelants, te voilà tombée en mon pouvoir comme Kuntî tomba aux mains de Râvana (28). »

Le vita. — Ah ! Vasantasenâ,

« Pourquoi, faisant précéder mes pas des vôtres (29), vous enfuyez-vous pareille à un serpent (30) que terrifie le roi des oiseaux (31) ? Je pourrais arrêter le vent lancé dans sa course rapide et je n’aurai pas besoin de grands efforts pour vous saisir, ô ma belle fugitive ! »

Samsthânaka. — Maître, maître (32) !

« Je l’ai traitée d’outil (fouet) dont se sert Kâma (le dieu de l’amour) pour dérober les pièces de monnaie (33), de mouche à viande (34), de bayadère, de camuse, de femme qui perd une famille (35), de libertine (36), d’assiette du dieu de l’amour (37), d’hôtesse d’une maison de prostitution (38), de courtisane qui sert d’échafaudage à de belles parures (39), de maîtresse de maison de débau-