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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

après les fils de bonne famille (103), dans la présomption que vous donne la jeunesse ; et vous vous faites prendre par vos cheveux couronnés de fleurs et faits pour être ornés de bijoux (104) ! »

Samsthânaka. — « La belle, tu as beau crier, pleurer et invoquer de toutes tes forces Çambhu, Çiva, Çankara, Içvara (105), tu n’en es pas moins prise par les cheveux, par les poils, par les crins. »

Radanikâ, effrayée. — Seigneurs ! Quelles sont vos intentions (106) ?

Le vita. — Ce n’est pas le son de la voix de Vasantasenâ.

Samsthânaka. — Maître, maître ! ne vois-tu pas que la fille d’esclave change de voix comme une chatte qui veut de la crème (107) ?

Le vita. — Comment cela peut-il se faire ? C’est surprenant ; et, cependant, toute réflexion faite,

« Elle a pu acquérir ce talent en montant sur la scène, en apprenant à chanter ou en s’étudiant aux déguisements. »

Maitreya, revenant sur la scène. — C’est étrange (108) ! la flamme de ma lampe est agitée par le vent du soir comme le cœur d’un bouc qu’on mène au sacrifice. (Il s’avance et aperçoit Radanikâ.) Hola ! Radanikâ !