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histoire de la révolution russe

encore que toutes les difficultés dans les Balkans pourraient être résolues par le concert des Puissances, par l’accord de l’Autriche-Hongrie et de la Russie. La Russie libérale était pacifique comme son gouvernement ; elle était surtout préoccupée de sa situation intérieure, dont l’acuité fut encore accrue pendant le premier semestre de 1914. Lors du jubilé de l’institution des zemstvos (janvier 1914), l’empereur se plut à reconnaître les services rendus par ces assemblées, mais ne dit pas un mot laissant espérer que les pouvoirs de la bureaucratie et de la police seraient restreints, ni que le mode d’élection des zemstvos serait réformé. Au banquet qui termina les fêtes du jubilé à Pétersbourg, Milioukov, s’adressant aux octobristes, prononça des paroles presque menaçantes : « S’il entrait dans l’esprit d’un autre Yuan-Shi-Kai de remplacer la représentation nationale par quelque organe administratif, alors nous serions unanimes à sentir et à agir en citoyens. »

Kokovtsev, qui avait tenté de « boycotter » la Douma, bien que suspect lui-même de libéralisme, fut remplacé le 11 février par Goremykine, homme fort âgé et fatigué qui se définissait lui-même « une pelisse passée de mode dont on se souvient seulement un jour de froid ». Il devait laisser le champ libre aux extrêmes réactionnaires de son cabinet, Maklakov, Stcheglovitov et Kasso.


XVIII


Le gouvernement prohiba la célébration du centenaire du poète national de l’Ukraine, Taras