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REVUE DES DEUX MONDES.

— Quant à ce qui concerne ces derniers, dit Punch en se défendant, c’était ma propriété ; et chacun a le droit d’employer ce qui lui appartient comme il l’entend.

Et pourquoi avez-vous tué le pauvre docteur qui vous portait secours ?

Dans le cas de défense légitime, mon cher M. Ketsch, car il voulait me tuer.

— Et comment ?

— En m’offrant de ses drogues.

Mais toutes ces excuses ne servent de rien. Trois ou quatre valets viennent garotter Punch que Ketsch emmène en prison.

Nous le voyons dans la scène suivante, au fond du théâtre, passant sa tête à travers une grille de fer, et frottant son long nez aux barreaux. Il est très abattu et très chagrin, mais il chante toujours, à sa manière, une petite chanson pour passer le temps. M. Ketsch se présente, et élève avec ses aides une potence devant la prison. Punch devient plaintif ; mais au lieu de repentir, il éprouve une grande disposition à aimer sa Polly. Il se remet bientôt, et fait de l’esprit sur la belle potence, qu’il compare à un arbre qu’on a, sans doute, planté là sous sa fenêtre pour égayer la vue. Qu’il sera donc joli quand il portera des feuilles et des fruits ! dit-il. En ce moment, quelques hommes apportent une bière qu’ils déposent au pied de la potence.

— Qu’est-ce que cela ? demande Punch. C’est sans doute la corbeille dans laquelle on recueillera les fruits, lorsqu’ils pousseront.

Ketsch revient, salue Punch, ouvre la porte de la prison, et lui dit poliment que tout étant prêt, il viendra lorsqu’il lui plaira. On pense bien que Punch n’est pas très empressé de se rendre à l’invitation. Après maintes cérémonies, Ketsch s’impatiente, et lui dit qu’il n’est plus temps de retarder, qu’il faut venir.


PUNCH.

Mais vous ne serez pas aussi cruel que cela ?

KETSCH.

Pourquoi avez-vous été assez cruel pour tuer votre femme et votre enfant ?