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UNE COURSE DE NOVILLOS.

Et mon regard disait aussi davantage ; mon regard la remerciait d’être venue bien moins pour cette course, que pour me permettre d’être un peu seul avec elle au milieu de la foule ; — et mon regard fut aussi compris.


III.

Nous étions cependant arrivés à la place des taureaux. Nous étions montés à notre loge. Dès que j’y fus entré, je me trouvai vivement saisi d’abord du spectacle pittoresque et animé qui s’offrait à mes yeux. Au-dessous du rang des loges, l’amphithéâtre des gradas cubiertas, puis plus bas celui du tendido déroulaient leurs gradins encombrés d’une multitude immense. Le sable de l’arène, vide encore, réfléchissait vivement les rayons d’un éblouissant soleil qui servait de lustre à cette vaste salle de spectacle.

Après avoir ainsi quelques momens contemplé tout le cirque, je me tournai vers la marquise, près de laquelle j’étais assis sur le devant de la loge. Elle semblait jouir de ma surprise, et souriait doucement.

— Prenons courage, me dit-elle, ils vont, je crois, commencer bientôt.

En effet, les cris éclatans et la joyeuse rumeur qui s’élevaient des divers points de l’enceinte s’apaisèrent tout-à-coup. Le corrégidor venait de paraître dans sa loge.


IV.

Quatre alguazils à cheval entrèrent bientôt dans l’arène. Ils y introduisirent d’abord les toreros à pied, revêtus de leurs ri-