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SIGURD[1]
TRADITION ÉPIQUE,
SELON L’EDDA ET LES NIEBELUNGS.

Sigurd est l’Achille du nord. La destinée de ce personnage héroïque est le point culminant d’un cycle épique, héritage commun d’une portion des races barbares : les origines de ce cycle se perdent avec celles de la mythologie scandinave à laquelle il se rattache dans la nuit des traditions orientales. Des souvenirs confus de la grande migration des peuples s’y sont associés à des souvenirs d’un autre âge. Ce curieux dépôt de poésie primitive, spontanément formé au sein des populations septentrionales de l’Europe, a voyagé de contrée en contrée, s’est transmis de siècle en siècle depuis le pied de l’Hécla jusqu’au pied des Pyrénées et des Alpes, depuis les rives de la Baltique et du Rhin jusqu’à celles de la Loire et de l’Adige. Cette poésie non écrite mais chantée, non morte et immobile mais toujours

  1. Prononcez Sigour.