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SIGURD.

ferai de même pour le poème des Niebelungs, qui contient une autre version de la même histoire, et je comparerai les deux versions.

I. L’EDDA.

Les chants de diverses époques et d’auteurs inconnus dont se compose l’Edda, sont courts, souvent mutilés, incomplets, obscurs. Cherchons à travers ces débris la suite des faits dont se compose la vie héroïque de Sigurd.

Après divers incidens assez confusément indiqués, la série d’évènemens que la tradition connaît et raconte avec quelque détail, commence par l’histoire d’un trésor auquel est attachée une malédiction. Cette histoire du trésor fatal est toute mythologique, les trois principaux personnages de l’Olympe scandinave y interviennent. C’est là tout ce que nous avons à y remarquer.

Cette histoire est racontée à Sigurd par un nain, espèce de personnage qui figure fréquemment dans la mythologie scandinave, et dont les attributs sont la science et la perfidie. Celui-ci se nommait Regin et avait été l’instituteur de Sigurd. Il excite le héros à aller mettre à mort un dragon, ou plutôt un enchanteur nommé Fafnir, qui avait revêtu cette forme, pour veiller ainsi à la garde du trésor fatal et à s’en emparer. Ce conseil était inspiré au nain Regin par un esprit de vengeance, car ce Fafnir était son frère, et après avoir tué leur père commun, il avait refusé de partager avec lui le trésor maudit, déjà cause de plus d’une horreur, et qui devait en causer bien d’autres dans la suite.

Sigurd, qui avait son père à venger, devoir particulièrement sacré pour un Scandinave, répondit : « Les enfans de Hunding riraient haut, eux qui ont tranché les jours de Sigmund, si j’allais en quête de l’or rouge avant d’avoir vengé mon père. »

Il va donc d’abord accomplir cette vengeance, triomphe de ses