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ITALIE. — TOSCANE. — MODÈNE. — PARME.

férens ouvrages sur la partie théorique de la science. Sa Mécanique de la matière et son Traité d’optique contiennent des vues originales, mais trop hypothétiques. Cependant il sentit bientôt qu’il s’était engagé dans une fausse route : il quitta la région des hypothèses pour descendre à l’observation et à l’expérience. Il s’occupa d’électro-magnétisme et construisit un galvanomètre extrêmement sensible. De concert avec le professeur Baccelli, habile physicien de Modène, il fit une série d’expériences sur le magnétisme développé par rotation, dont la découverte est due à M. Arago. Mais leurs résultats furent contestés par l’illustre physicien français. On doit à M. Nobili plusieurs travaux importans : mais de tous les faits qu’il a observés, le plus connu, et celui dont on a parlé davantage, c’est la coloration des surfaces métalliques par le moyen de couches extrêmement minces qui s’y déposent, lorsqu’on décompose, par l’action de la pile, des solutions de certains sels dans lesquelles ces surfaces sont plongées. Ces phénomènes, qui paraissent avoir beaucoup de rapport avec les couleurs des couches minces observées par Newton, sont très intéressans pour la théorie, et très jolis à voir. Il paraîtrait, d’après quelques observations faites récemment à Paris, que ces couches offrent une espèce de cristallisation : au moins, il y a des observations de polarisation qui semblent l’indiquer. M. Nobili a répété récemment à Florence, avec le chevalier Antinori, les importantes observations de M. Faraday sur le développement de l’électricité par l’action des aimans. M. Arago avait découvert, il y a plusieurs années, que des corps qui, étant en repos, jouissaient d’un magnétisme extrêmement faible, ou qui même n’en avaient pas du tout, développaient des propriétés magnétiques très énergiques, lorsqu’on les mettait en mouvement. On pouvait prévoir dès-lors que le mouvement était une condition nécessaire pour augmenter les effets des aimans, et que s’il était possible de produire par leur influence un développement d’électricité, cet effet devait être rendu plus sensible par le mouvement. Cependant il a fallu plusieurs années pour qu’on fît l’expérience de cette manière. La gloire en est due à M. Faraday, mais MM. No-