Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 7.djvu/418

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
414
REVUE DES DEUX MONDES.

emprunté aux Niebelungs, mais dans ce cas j’ai tâché d’effacer le coloris comparativement plus moderne, qui, souvent dans ce poème, recouvre le fonds primitif. J’ai cherché alors à traduire les Niebelungs dans la langue de l’Edda, à remonter plus haut que les minnesingers, jusqu’aux scaldes ; car ce que je voulais, c’était refaire un fragment de la vieille épopée barbare.

Outre les deux sources principales, l’Edda et les Niebelungs, j’ai aussi puisé dans les Sagas, dans les chants populaires danois du moyen âge, dans ceux des îles Feroë qui vivent encore : là où tout me manquait, où la tradition m’offrait des lacunes, j’ai osé tenter de les combler en m’inspirant de son esprit. Je proteste n’avoir mis du mien dans ce travail qu’à la dernière extrémité ; tant que j’ai pu traduire, je me suis gardé d’inventer.

Dans son état actuel, le poème s’arrête à la mort de Brunhilde.




PREMIÈRE AVENTURE.
SIGURD TUE LE DRAGON FAFNIR.
LE NAIN.

Sigurd, c’est ici la bruyère
Où dans son nid le dragon dort ;
C’est ici que Fafnir, mon frère,
De son corps rampant sous la terre,
La nuit, le jour couve cet or
Pour lequel il tua mon père.

SIGURD.

Réveillons ce dragon dormant ;
Tu m’as promis d’être mon guide,