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TROISIÈME LEÇON.

ROMANS CARLOVINGIENS.


FORME ET CARACTÈRE POÉTIQUE.

Après avoir considéré les données et les traditions historiques, matériaux primitifs des romans du cycle carlovingien, je vais entrer dans quelques détails sur l’emploi qu’ont fait de ces matériaux les romanciers qui en ont disposé : je vais vous soumettre quelques observations sur la forme et le caractère poétique de ces romans, et tâcher de découvrir, dans cette forme et ce caractère, ce qui peut en résulter pour l’histoire générale de l’épopée du moyen âge.

Tous ceux des romans carlovingiens dont j’ai vu ou appris quelque chose sont en vers, et ces vers sont de deux espèces : les uns, composés de deux hémistiches de six syllabes chacun, avec un accent, ou, comme on dit improprement, avec une césure, sur la sixième syllabe de chaque hémistiche, correspondent exactement à nos vers alexandrins ; ou, pour mieux dire, ce sont nos vers alexandrins même, inventés pour ce genre de compo-