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SOUVENIRS
D’UN COMMIS-VOYAGEUR
DANS


L’AMÉRIQUE DU SUD.

I.


LA BARQUE À CARON.


Après ma mort, chers camarades,
Vous placerez sur mon tombeau
Un petit broc de vin nouveau,
Des œufs avec une salade,
Un pain d’ quat’ sous, un saucisson,
Pour passer la barque à Caron.


La Barque à Caron était, il y a une quinzaine d’années, une chanson des plus à la mode dans les rues de Paris. Il n’y avait pas un orgue de barbarie qui n’en répétât l’air, pas un carrefour un peu fréquenté où l’on n’en vendît les paroles imprimées dans le vrai goût des ballades, c’est-à-dire sur une simple feuille dont la vignette occupait le centre, tandis que le texte était re-