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menses de ce voyage dans toutes les branches des sciences naturelles, et nous nous bornerons, en conséquence, à une analyse rapide des volumes que nous avons sous les yeux, et qui n’ont rapport qu’à la partie historique. Les événemens qui se sont passés en France au moment même où elle devait commencer à paraître, en ont entravé la publication ; mais, quoiqu’elle ne contienne encore que les deux tiers de l’expédition, elle n’en est pas moins digne d’attirer l’attention publique.

Munie abondamment de tous les objets nécessaires aux recherches qu’elle doit entreprendre, l’Astrolabe met à la voile de Toulon, le 22 avril 1826, et après une relâche à Algésiras nécessitée par les vents contraires, arrive le 14 juin à Sainte-Croix de Ténériffe. M. d’Urville, accompagné de M. Gaimard, l’un des naturalistes de l’expédition, monte au sommet du Pic de Teyde, et la description qu’il en donne, sans ajouter de nouveaux détails scientifiques à ceux déjà connus, se fait lire avec intérêt, même après celles de ses devanciers. La relâche à Teneriffe ne dure que cinq jours dont tous les momens sont utilisés, et l’Astrolabe se dirige sur La Praya, aux îles du Cap-Vert, où elle rencontre l’expédition du capitaine Owen, revenant de relever une partie de la côte orientale d’Afrique, travail précieux qui a été publié dans le temps. De là, M. d’Urville continue sa route, reconnaît l’île de la Trinité, cherche en vain celle de Saxembourg, et après une traversée de quatre-vingt dix-huit jours, découvre les côtes de la Nouvelle-Hollande sans avoir touché nulle part. Malgré l’été qui règne en ce moment dans ces parages, cette longue navigation n’est qu’une suite presque continuelle de tempêtes qui semblent présager à l’expédition celles qui l’attendent plus tard.

Le 7 octobre, elle mouille dans le port du Roi-Georges, situé à la partie méridionale de la Nouvelle-Hollande, à l’entrée du détroit de Bass, et commence ses relations avec les naturels de cette partie du globe, placés dans les derniers rangs de l’espèce humaine, et par cela même si intéressans à étudier. Elle visite ensuite le port Western, et touche sur plusieurs points de la côte orientale avant d’arriver à Sidney. La première partie du second volume est consacrée tout entière à l’histoire de cette colonie unique dans l’histoire du monde, et si mal connue en France où