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s’arrêtent dans le perfectionnement de la métaphysique. En conséquence, à l’époque ontologique, succèdent une pratique sociale et une époque de pratiques spéciales purement ontologiques qui viennent remplacer le théocratisme, et c’est en même temps aussi que commence l’élaboration du physicisme. Cet enchaînement est nécessaire.


De la motricité et de la conservation. — Description de ces deux faits dans l’individu. Dans l’humanité, comme dans l’individu, la motricité est l’élément de conservation au point de vue spirituel et au point de vue matériel. La société, comme un homme, n’existe qu’à une condition que l’acte spirituel, déposé dans son sein, soit fait signe ou matérialisé, et rendu transmissible. Une doctrine n’est matérialisée et faite signe que du moment où elle a engendré une organisation sociale, et elle n’est transmissible que du moment où elle a engendré un enseignement. Un système social n’est autre chose qu’une hiérarchie de fonctions, une organisation du travail. Dans l’histoire du mouvement des âges logiques, on voit que c’est la force morale ou spirituelle qui commence les sociétés, et s’organise la première ; elle engendre et subordonne à sa direction l’énergie militaire. L’industrie paraît ensuite. Enfin, la transmission des fonctions s’opère par la génération, l’éducation et l’élection. Cette théorie générale doit porter le nom d’Économie politique. L’économie politique comprend tout cela, et l’a toujours compris depuis le commencement des sociétés : c’est depuis peu d’années seulement qu’on s’est servi de son nom pour désigner uniquement la théorie spéciale de la production et de la distribution des richesses industrielles. Examen critique de l’économie politique individualiste. Description du mouvement qui constitue la politique d’un âge logique. Ce mouvement a déjà été implicitement décrit dans la théorie de la synthèse et de l’analyse.


LIVRE ii. — Genèse. — Ce livre échappe entièrement à l’analyse. M. Buchez y a pris l’audacieux parti d’exposer dans une forme génésiaque et systématique les principes et les faits exposés analytiquement dans le premier livre. Il déclare que partout où il trouvera des lacunes, il les comblera par des hypothèses. Il expose d’abord l’histoire de la formation de l’écorce du globe et des