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l’âge même ne lui donnera pas la paix, c’est à sa lance à la lui donner.

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L’insensé veille toute la nuit et pense à beaucoup de choses ; puis, quand le matin vient, il est fatigué, et le soin qui le tourmentait lui demeure.

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Quand l’ignorant vient dans une réunion, il vaut mieux qu’il se taise, personne ne s’aperçoit mieux combien il sait peu qu’après qu’il a beaucoup parlé.

C’est faire un long détour, que d’aller vers un ami trompeur, quoiqu’il demeure sur votre route ; c’est prendre un chemin de traverse, que d’aller vers un ami fidèle, quoiqu’il demeure au loin.

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Si tu as un ami auquel tu te confies, pour en bien jouir, il faut mêler vos pensées, échanger avec lui des présens, et aller souvent le trouver.

Si tu en as un autre auquel tu ne te confies point, et si cependant tu veux en profiter, il faut parler finement, penser prudemment, et lui rendre ruse pour dissimulation.

J’étais jeune autrefois, j’allai seul, et je m’égarai dans des routes trompeuses. Je me suis cru riche quand j’ai trouvé un autre ; l’homme est la joie de l’homme.

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Un jour, dans un champ, je donnai mes habits à deux hommes de bois. Quand ils en furent revêtus, ils semblèrent des héros. L’homme nu est timide.

L’arbre se dessèche, qui n’est revêtu ni d’écorces ni de feuillage. Ainsi est l’homme sans ami ; l’homme ne peut vivre seul.

La paix entre les ennemis est comme un feu qui brûle cinq jours : au sixième il s’éteint. Ainsi s’en va toute cette amitié.

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Les grains de sable sont petits, les gouttes d’eau sont petites, petites aussi sont les pensées humaines. Tous ne sont pas égaux. Chaque siècle ne porte qu’un homme.

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Il faut avoir un bon entendement, mais pas trop de sagesse. Ne