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NOUVELLES EXPÉDITIONS ANGLAISES.

véritable position et leur étendue : deux ans plus tard, Macbride en donna une carte si exacte, que les découvertes modernes ne l’ont que très peu améliorée. Bougainville, qui les visita vers la même époque, a donné des détails très étendus sur leur sol, leurs produits et leur climat ; enfin les nombreux voyages qui ont été exécutés dans ces dernières années ont complété leur histoire. Nous ne rappellerons que celui de l’Uranie qui y fit naufrage, en 1818, en achevant son expédition autour du monde.

L’Espagne, à qui ces îles appartenaient, n’a jamais tenté de les coloniser : en 1767, elle acheta, pour le détruire, un petit établissement que nous avions fondé à Port-Louis (Berkeley des Anglais), sur l’île orientale ; en 1774 elle expulsa par la force les Anglais d’un autre établissement qu’ils avaient créé au Port-Egmont, sur la côte nord-ouest de l’île occidentale. Depuis cette époque, les îles Malouines n’étaient plus fréquentées que par quelques bâtimens employés à la pêche de la baleine ou des phoques, qui y touchaient accidentellement, lorsque le gouvernement de Buenos-Ayres, qui en réclame la possession, autorisa, il y a neuf ans, plusieurs individus à s’y établir pour chasser le bétail sauvage. Il y envoya même par la suite un officier avec quelques soldats. Cet établissement est celui dont les Anglais viennent de s’emparer. Nous allons maintenant laisser parler, en l’abrégeant, l’auteur du récit :

« Le gouvernement anglais ayant résolu d’occuper de nouveau les îles Falkland, évacuées en 1774, la Clio fit voile dans ce but, de Rio-Janéiro, le 29 novembre 1832, et fut suivie par la Tyne, à bord de laquelle j’étais, le 18 décembre. Le 5 janvier, nous prîmes connaissance de Falkland occidentale, à quinze milles de distance, et le 7 nous entrâmes dans le Port-Egmont, son havre principal. Mais le temps étant trop brumeux, nous ne pûmes distinguer nettement la route à suivre pour arriver au mouillage ; le lieutenant du bâtiment fut envoyé avec un midshipman, six hommes et des provisions pour trois jours, à la découverte du passage. Le navire devait rester au large jusqu’à son retour. Une forte brise qui survint dans la soirée, nous éloigna de terre, et ce ne fut que le 10, que le temps s’étant éclairci, nous pûmes regagner le port. Nous nous y enfonçâmes hardiment en gouvernant entre l’île Edgecumbe, à gauche, et l’île Saunders, à droite, toutes deux élevées