Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 3.djvu/593

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
587
REVUE. — CHRONIQUE.

Le livre de M. Pépin débute par des fragmens empruntés au livre de M. Salvandy, par des citations de mots spirituels échappés à M. Salvandy, et par un éloge de M. Salvandy. Cette partie du livre est de M. Salvandy.

Vient ensuite M. de Schonen. M. de Schonen a résisté le premier aux ordonnances avec M. Girod de l’Ain. — M. Girod de l’Ain !… M. de Schonen a constitué, le premier, un comité d’insurrection au National. M. de Schonen a établi une réunion de députés chez Casimir Périer. M. de Schonen en a établi une autre chez M. Cadet-Gassicourt, rue Saint-Honoré, et le trajet qu’il fit pour s’y rendre ne fut pas sans péril, dit le livre ; M. de Schonen déploya dans cette réunion une éloquence rare (rare chez M. de Schonen). M. de Schonen mit la main à tout, se trouva partout, tandis que MM. Laffitte, Lafayette et Odilon-Barrot n’étaient nulle part. La conduite héroïque de M. de Schonen est admirablement tracée dans cette seconde partie du livre. Personne n’en doutera en apprenant que cette seconde partie est de M. de Schonen.

On pourrait cependant, à la rigueur, relever quelques inexactitudes qui ont échappé à M. de Schonen. Il parle, quelque part, de la courageuse protestation de M. Guizot, protestation qui détermina la chute de la royauté parjure. M. de Schonen ignore sans doute que la protestation de M. Guizot renfermait d’humbles expressions de dévoûment au roi Charles x et à sa famille. Si M. de Schonen persiste à en douter, il pourra lire cette protestation dans les bureaux du Temps, où l’on y conserve l’original, écrit de la main même de M. Guizot.

M. de Schonen place toujours à ses côtés M. Thiers, et il en fait, ainsi que lui, un héros des trois jours. Or, dès le premier jour, M. Thiers, incommodé sans doute par le bruit de la fusillade, était allé se cacher à Montmorency, chez l’honorable M. Alexis Dumesnil. M. Thiers ne sortit de la vallée de Montmorency que pour aller à Neuilly, au nom de la nation, offrir la couronne au duc d’Orléans. C’est là, sans doute, qu’il rencontra M. de Schonen ; mais ce ne fut certainement pas aux barricades.

Le chapitre vi est consacré à l’éloge de M. de Montalivet, aux dépens de M. Laffitte, de M. Odilon-Barrot et de M. de Lafayette. Il est inutile de désigner l’auteur de ce chapitre, nous venons de le nommer.

Il serait trop long d’analyser cette œuvre collective, qui donnera lieu à quelques éclaircissemens définitifs de la part de MM. Laffitte et Lafayette. Il est à désirer qu’un écrit franc et catégorique mette fin à ces oiseuses discussions.

— Tandis que, cachés sous la robe de maître Pépin, les habitués du