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REVUE DES DEUX MONDES.

LE QUESTEUR.

Servilie.

CATON.

Ma sœur !

CÉSAR.

Tu l’as voulu. C’est ainsi que je conspire.

CICÉRON, à Caton abattu.
Lui donnant la main d’un air de compassion sympathique.

Ne rougis pas, noble Porcins Caton. Il ne s’agit que de ta sœur, et moi !…

CICÉRON, reste la bouche ouverte.
CÉSAR.

Parle, nous écoutons. Parle donc, sublime consul, est-ce que ta cuirasse te fait perdre haleine ?

CICÉRON.

Ô ma patrie !

CÉSAR.

Tu n’es pas en verve aujourd’hui.

CICÉRON.

Point de fausse honte. Ô patrie, tu l’emportes ! Ce matin, l’orgueilleux Curius s’est introduit dans ma maison, et se croyant seul avec ma femme, il lui parlait de la conjuration, et demandait à sa faiblesse le secret de nos moyens de défense.

CÉSAR.

Seul avec ta femme ; aveu sublime ! je vote pour qu’on te nomme père de la patrie ; (à part) cette paternité-là remplacera l’autre.

(Les sénateurs rient.)
CATON.

Que proposes-tu donc, consul ?

CICÉRON.

D’abord je mets en accusation Catilina, et je demande qu’on lui applique la peine portée par la loi Plautia contre la brigue.


Scène XIII.


On annonce les Députés Allobroges.
CICÉRON.

Voici d’autres preuves encore. Venez, nobles alliés du peuple romain.