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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 3.djvu/691

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UNE CONJURATION D’AUTREFOIS.

BESTIA.

Curius l’a bien fait autre chose.

VERCINGETORIX, à César.

Ton tour de roi viendra aussi, sans doute.

CÉSAR.

Est-ce une flatterie ?

VERCINGETORIX.

Peut-être une prédiction. Avec un tel peuple, on peut tout espérer.

CÉSAR.

Une prédiction ! tu es astrologue, je crois.

VERCINGETORIX.

Je suis libre maintenant ; c’est fait de l’astrologie, de la médecine ; la science était bonne pour l’esclave, maintenant je redeviens Gaulois et je retourne en Gaule. Là seulement, il y a des hommes libres, car ce peuple-roi n’est qu’un troupeau d’esclaves ; je l’ai vu d’assez près pour voir ses chaînes ; je porterai mon secret à ceux que vous appelez Barbares, et le Nord, un jour, prendra sa revanche. Adieu.

BESTIA.

Que dit-il ? C’est un homme dangereux, il est pire que les autres, il faut le faire arrêter.

CÉSAR.

Laisse-le partir. Vercingetorix, va, fais de ton mieux, nous nous reverrons, sans doute ; car, pour une conspiration dans les Gaules, il faudra un autre homme que Cicéron.


F. Pyat. — Théo.