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L’HINDOUSTAN. — AFFAIRES DE CHINE.

tion de certaines pratiques superstitieuses. Pour maintenir l’ordre et la sécurité dans les divers districts, on a formé des corps de milice et une sorte de gendarmerie à pied et à cheval qui accélère la correspondance entre les chefs de service, magistrats, collecteurs, etc., presse la rentrée des contributions, surveille les malfaiteurs employés aux travaux publics, etc. Les relevés de la statistique criminelle indiquent depuis quelques années une diminution remarquable dans le nombre des délits.

Le gouvernement s’efforce de donner une impulsion salutaire à l’immense population aux destinées de laquelle il préside, en multipliant autant que possible les établissemens d’instruction publique. L’instruction primaire, dans toute l’étendue de l’Inde, paraît avoir été de tout temps dans un état plus florissant qu’en aucune partie de notre Europe, et des calculs récens donnent, pour la proportion du nombre des enfans fréquentant les écoles au nombre total des habitans, le rapport de 1 à 5.

La presse est libre dans l’Inde anglaise. Le nombre des journaux et des publications périodiques qui s’impriment à Calcutta, Madras, Bombay et autres villes considérables des provinces, tant en anglais qu’en persan, bengali, etc., s’élève à plus de quatre-vingts.

Malgré les habitudes généralement tranquilles et paisiblement industrieuses de la masse de la population, la stabilité de l’ordre de choses introduit par la domination anglaise doit être attribuée surtout à la présence d’une armée dont l’organisation actuelle, parfaite à beaucoup d’égards, est le résultat d’une longue expérience et d’études approfondies sur le caractère des indigènes et les exigences du service. Ce serait une tâche curieuse et utile à la fois (par les nombreux points de comparaison qu’elle offrirait) que de tracer l’histoire de cette armée et d’entrer dans le détail de cette organisation si merveilleusement adaptée aux circonstances locales ; mais, sur ce point comme sur ceux qui précèdent, nous devons ici nous borner à des indications sommaires, quoique précises et suffisantes pour les appréciations de la politique. Nous ferons cependant quelques observations qui nous sont suggérées par les immenses résultats que l’Angleterre a obtenus de la formation de corps indigènes disciplinés plus ou moins complètement à l’européenne, et commandés par des officiers anglais. Il est permis d’espérer que nous réussirons à tirer parti des populations de l’Algérie de la même manière et en passant par des modifications analogues à celles qui, dans l’Hindoustan, ont fait par degrés un cavalier ou un fantassin accompli, un soldat brave,