« J’aurais dû ajouter qu’une petite antichambre est annexée à l’école, que les hôtes y déposent leurs bonnets ainsi que leurs chapeaux, et qu’ils y trouvent toujours un bon feu, de sorte qu’après leur promenade du soir ils entrent dans la salle propres et dans une tenue qui fait honneur à leur goût. Les filles et les garçons s’asseient à des tables différentes pour prendre le thé ; mais dans le cours de la soirée, les rangs sont rompus, et les deux sexes se livrent de concert à différens jeux. Les réunions que j’ai décrites sont celles des adolescens ; mais quelquefois nous avons une soirée d’enfans. Ces soirées sont les plus agréables, car la réserve, qui est de mise dans une réunion moins jeune, deviendrait ici inutile et déplacée. Il y a donc beaucoup de rires, de charges comiques et de gaieté. Les réunions ont lieu toutes les trois semaines durant l’hiver, le samedi soir ; ce jour-là, les classes de dessin et de musique doivent vaquer. »
Si l’on ajoute que la séparation des sexes existe dans les ateliers de M. Greg, que la plus grande politesse est exigée des contre-maîtres et la plus rigoureuse décence des ouvriers, que l’eau des chaudières est utilisée pour fournir des bains chauds aux familles, que les jeunes filles de dix-sept ou dix-huit ans qui se distinguent par leur bonne conduite reçoivent en forme de décoration une croix d’argent, on aura une idée de ce que peut faire pour le bien-être et pour la moralité de cinq ou six cents travailleurs l’humanité intelligente et résolue d’un seul manufacturier. M. Greg a commencé, selon mon humble opinion, la science que j’appellerai l’économie morale des manufactures. S’il n’en