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LITTERATURE


PSEUDO-POPULAIRE


EN ANGLETERRE ET EN AMERIQUE.




I. Marie-Anne Wellington, fille, femme et veuve de soldat ; Londres, 1847, 3 vol.

II. William Thom d’Inverary, tisserand ; Édimbourg, 1845, 1 vol.
III. L’Ouvrier tailleur en voyage à travers l’Europe et l’Asie ; Londres et Leipsig, 1844, 1 vol.
IV. Autobiographie royale d’un nègre du Congo ; Londres, 1847.

V. Le Matelot américain de retour à New-York ; New-York, 1846, 1 vol.




L’art vraiment populaire n’est pas éclos. Pendant que la vieille civilisation éteinte nous lègue son héritage de faiblesses et de douleurs, mais non les qualités qui rachetaient ses misères, la civilisation nouvelle, à peine éveillée, s’annonce par des langueurs et des impuissances ; elle n’a pas créé même la première ébauche de ses chefs-d’œuvre futurs. Cet enfantement que l’avenir admirera et protégera peut-être se laisse à peine pressentir. Brutalité et frénésie dans les fictions, mensonge greffé sur l’histoire et la biographie, les fraudes d’un commerce sans loyauté corrompant les productions de la pensée, — voilà quelques-uns des plus apparens symptômes de la situation littéraire actuelle, non pas en France, mais partout où l’on imprime et où l’on écrit ; car il ne faut pas oublier que la communauté chrétienne d’Europe, d’Amérique et d’Asie ne fait plus qu’un, marche et agit comme un seul homme, et qu’il n’y a plus ni limites, ni démarcations, ni races ennemies.

Que le moment de crise soit douloureux à contempler et à subir, c’est ce dont on ne peut douter. L’art littéraire, renonçant à l’idéal, se