Page:Revue des Deux Mondes - 1848 - tome 22.djvu/459

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA


LIGUE ITALIENNE.




LE PARTI LIBERAL CONSTITUTIONNEL ET LE PARTI REPUBLICAIN.




L’élan donné à l’Europe par la révolution de février a été la première et l’une des plus graves conséquences de cet immense événement ; il en marque le sens véritablement providentiel, celui qui le caractérisera dans l’histoire, quand la petitesse des moyens, l’infirmité des agens et les misères de détail auront disparu à distance pour ne laisser voir que la grandeur des résultats. Il ne fallait rien moins que l’avènement de la république pour soulever l’Allemagne formaliste et encline à temporiser, pour redonner encore une fois espoir à la Pologne, pour rompre enfin la chaîne qui rivait l’Italie à son éternel oppresseur. Grace à cette secousse qui a ébranlé tous les trônes, la terre d’Italie a recouvré son indépendance. Le grand duel de l’empire et de la papauté est terminé ; après huit siècles de luttes et de souffrances, après tant de vicissitudes, ce sont les Guelfes qui triomphent, et avec eux, cette fois, la liberté. A nos yeux, la délivrance de l’Italie est un fait accompli qui ne dépend pas du succès plus ou moins prompt de la campagne entreprise en Lombardie par le roi de Sardaigne et les populations insurgées. Les Autrichiens, renforçant leurs troupes, pourront reprendre l’avantage, écraser les Piémontais sous le poids